Été / Automne 2019
LE COIN DE L’AINÉ
‘‘Tes yeux démontrent la force de ton âme’’
LE PREMIER RASSEMBLEMENT DE WASESKUN – RECONSTRUIRE LE CERCLE
par: John Willcocks
Waseskun fut l’hôte du rassemblement inaugural de Reconstruire le Cercle qui s’est tenu sur deux (2) jours au début de l’automne. Les 24 et 25 septembre, plus de 140 participants se sont rassemblés pour apprendre, partager et développer des stratégies pour le succès de la réintégration sociale d’hommes et femmes Indigènes suivant une incarcération. Le rassemblement faisait partie du projet Reconstruire le Cercle – Un continuum de Soins, qui incorpore aussi la guérison familiale et la formation de soutien communautaire afin de réouvrir les cercles qui sont fermés ou brisés lorsque qu’un homme ou une femme Indigène est incarcérée.
Des représentants(es) de neuf (9) communautés, huit (8) organismes de soutien Indigènes, du Service Correctionnel du Canada (des régions de l’Ontario et du Québec, de même que du siège social national), de la Commission des Libérations Conditionnelles du Canada, du Ministère de la Sécurité Publique du Québec et plusieurs autres intervenants(es) sont venus(es). Waseskun était fière d’accueillir seize (16) Aînés(es) lors de ces deux jours. Des ateliers, Cercles et cérémonies étaient au centre de ce rassemblement. Les participants ont aussi eu l’opportunité de renforcer les liens et amitiés et d’élargir leur réseau de partenaires.
À chaque jour, les invités(es) étaient conviés(es) à participer à une sélection de six (6) ateliers et quatre (4) Cercles. Les participants(es) ont discuté de défis et ont partagé des idées et les meilleures pratiques dans une grande variété de domaines, tous basés sur la thématique de la réintégration. Les échanges fructueux avec les divers groupes et une variété de points de vue amenèrent de l’avant plusieurs excellentes idées. L’information partagée et les leçons apprises seront inestimables au soutien de la réintégration. Un résumé des ateliers sera préparé et distribué dans le cadre du rapport final de 2019 de Reconstruire le Cercle.
L’atelier Reconstruire le Cercle Familial visait l’importance du soutien familial à une réintégration réussie et, les obstacles pour y arriver.
Dans Reconnexion Culturelle, un Aidant de Waseskun a présenté les bénéfices des cérémonies et activités culturelles qui soutiennent la réintégration d’un client.
Un des ateliers les plus populaires a été Réintégration du Point de Vue du Client, lors duquel des anciens résidents de Waseskun ont partagé leur chemin de guérison et leurs expériences de réintégration dans une communauté ou dans un milieu urbain.
Reconstruire le Cercle Communautaire a examiné les bénéfices et défis d’un client qui retourne dans sa communauté, tandis qu’Un Différent Type de Communauté : Réintégration dans un Milieu Urbain a regardé les défis auxquels les clients font face alors qu’ils se réintègrent dans un milieu urbain.
Finalement, Soutenir le Cercle: Développer des Partenariats a introduit les programmes Formation des Travailleurs(ses) de Première Ligne et Guérison Familiale de Waseskun.
En plus des ateliers, des Cercles de guérison masculins et féminins ont été tenus et avaient pour sujet l’autosoin des Soignants et le retour aux médecines. Veronica Johnny, Aidante invitée, mena des Cercles de Tambours pour femmes à chaque jour et ceux-ci furent très puissants.
Nous avons débuté les deux jours avec une Cérémonie du Lever du Soleil avec les Ainés(es) invités(es), les invités(es), le personnel et les résidents de Waseskun. Lors du premier matin, un feu sacré fut allumé et a contribué à maintenir l’énergie durant le rassemblement. Un copieux petit-déjeuner communautaire fut servi à chaque matin et celui-ci était suivi de la cérémonie de bienvenue menée par les chants de tambours offerts par les Aidants et résidents de Waseskun.
Le premier soir, Jean Stevenson, une Ainée à l’établissement de Cowansville mena une cérémonie de Tente de Sudation pour femmes tandis que Solomon Wawatie, un Ainé de la communauté de Barrière Lake mena une cérémonie de Tente de Sudation séparée pour les hommes. Lors du deuxième soir, Roger Echaquan, un Ainé de la communauté de Manawan mena une cérémonie de Tente de Sudation mixte.
Lucie, la cuisinière de Waseskun et une très talentueuse équipe de résidents ont préparé les festins des dîners. Lors de la première journée, la Corporation Makivik a fourni une grande quantité de caribou et de poisson qui fut servi geler telle que la tradition le veut. Lors de la deuxième journée, le gouvernement de la Nation Cri a fait don d’oies et de castor. Le résident Joseph J. fut en charge de la préparation de la viande sauvage.
La Maison Longue traditionnelle de Waseskun, construite par les résidents dans le cadre de leur programmation culturelle, ainsi que le feu sacré furent des points centraux pour les cérémonies, enseignements et partages. Le tipi fut un endroit approprié et inspirant pour les Cercles de Guérison et le Cercle de Tambour des femmes.
Un discours très émouvant et une prière par l’Ainé de Waseskun, Dennis Nicholas, ont fait partis de la cérémonie de clôture. Veronica Johnny offrit une superbe prestation d’une chanson traditionnelle du Bison au tambour qui fit chanter tout le monde.
Telle que le veut la tradition, chaque invité (e) reçu un cadeau très spécial préparé par un résident. Au cours de l’été, les résidents prirent part dans un projet unique qui fut inspiré par une femme de Winnipeg et, qui honorait et commémorait les femmes et filles Indigènes manquant à l’appel ou assassinées. Des photos et histoires brèves 140 de ces femmes et filles furent données aux résidents. Suivant une réflexion et prière, chaque résident a peint une pierre distincte pour honorer une des victimes. (Voir page 10 pour lire la perspective d’un résident sur le projet de cailloux de MMIWG)
Suivant le succès du Rassemblement de cette année, le personnel de Waseskun a déjà commencé à planifier les évènements de l’an prochain. Si vous êtes intéressés de participer au Rassemblement 2020 ou, si vous désirez obtenir de plus amples informations sur l’initiative de Reconstruire le Cercle, veuillez communiquer avec John Willcocks, Agent de Développement Communautaire au (450) 883-2034, poste 243 ou par courriel à johnwillcocks@waseskun.net.
Waseskun désire remercier chaleureusement les personnes et organisations suivantes dont la participation et la généreuse contribution au Rassemblement 2019 de Reconstruire le cercle ont permis d’en faire un immense succès:
Catherine Lesey, Agente de Libération Conditionnelle SCC/Agente de Liaison SCC pour
Waseskun
Christopher R., Ex- résident de Waseskun
Gouvernement de la Nation Cri
Dan Shannon et Isabelle Depelteau, Vidéographes, ID Communications
Delbert Sampson, Ainé
Dominique B., Ex-résident de Waseskun
Jean Stevenson, Ainée
Joseph Moar, Spécialiste en Environnement de Détention, Gouvernement de la Nation Cri
Keri Thompson, Agente de Développement Communautaire Autochtone, SCC
Lorraine Spencer, Psychologue, Gouvernement de la Nation Cri
Corporation Makivik
Roger Echaquan, Ainé
Roger V., Ex-résident de Waseskun
Shannon Nicholas, Intervenante Après-soins Gladue, Programme de Justice Communautaire
d’Akwesasne
Solomon Wawatie, Ainé
Susan Willocks, Photographe
Terre des Bisons, Rawdon, QC
Veronica Johnny, Aidante Traditionnelle, IndigenED
Les résidents et membres du personnel de Waseskun dont les efforts et esprits ont fait de ce
Rassemblement un succès!
FFADA – PROJET DES PIERRES
par : Kenneth B.
Lorsque Normand G. (Aidant) m’a parlé pour la première fois de la commémoration des victimes autochtones assassinées et disparues, j’ai eu peur au début parce que je purge une peine à perpétuité et je ne me sentais pas digne de participer à un projet aussi important. Je voulais aussi être respectueux envers ces femmes assassinées et disparues afin que leur esprit puisse reposer en paix. En tant que frère de sept sœurs, je ne pouvais pas imaginer la douleur si l’une d’elles était arrachée de ma vie de cette manière. J’avais besoin de temps pour réfléchir d’abord et voir comment je devais avancer avec cet hommage. Après un certain temps, j’ai décidé de faire une Tente de Sudation spéciale et de demander la permission aux esprits de Roxanne Charlie, Roxanne Thiara, Ruby Hardy, Sabrina Polchies et Samantha Paul. Celles-ci figuraient parmi les centaines énumérées, et pourtant, j’ai été porté à les choisir. Leur esprit m’ont dit à leur manière (difficile à expliquer) que tout allait bien et quand elles ont ‘visité’ le Centre ce jour-là, j’ai pu bien regarder qui elles étaient en tant que personne car leurs photos étaient limitées en détails (petites photos).
J’ai également pu vivre l’expérience de sentir leur personnalité et sentir la douleur qu’elles ont enduré (ce qui était terrible). Ce fut une Tente de Sudation très difficile et émotionnelle. Lorsque je suis retourné dans ma chambre après la cérémonie, j’ai commencé le processus émotionnel de les représenter sur les pierres. Au début, je ne comprenais pas pourquoi nous utilisions des pierres, mais je me suis rendu compte par la suite qu’elles représentaient la sagesse du monde des esprits et avaient une meilleure compréhension du sens de la vie.
Une fois les portraits terminés, j’ai décidé de leur fabriquer des étuis en cuir afin de les protéger. Les pierres sont devenues un reflet de qui elles étaient. Je n’ai pas mis de ficelles ou de boutons à pression sur les étuis car je savais que les esprits ne le voulaient pas. Je ne peux pas expliquer comment j’ai su qu’ils ne voulaient pas : tout simplement, je le savais. Lorsque j’ai présenté les portraits peints sur les pierres au rassemblement Reconstruire le Cercle, je n’ai su qu’à la dernière minute qui en seraient les destinataires car j’étais guidé par les esprits. Lorsque je les ai présentées, je me suis souvenu de les donner aux personnes qui ont également perdu quelqu’un dans les mêmes circonstances. Ce fut l’une des expériences les plus difficiles de ma vie à cause du lien que je devais établir avec leur esprit afin de leur rendre l’hommage qui leur revenait. Ce fut aussi l’un des plus perspicaces et des plus gratifiants à cause de la Médecine que j’ai reçue en le faisant.
J’espère qu’elles reposent toutes en paix maintenant et que cela a quelque peu réconforté leurs familles d’une manière spirituelle.
TRAITEMENT D’ANIMAUX POUR LES PEAUX, LA FOURRURE, LES OS ET LA VIANDE
par : Stephan (Deux Ours) J.
Waseskun reçoit parfois des peaux d’animaux de la part de partenaires tels que Terre des Bisions ou le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Cet été, en juin et août, nous avons reçu deux ours qui ont dû être abattus car ils représentaient une menace pour une ville avoisinante et une école publique. Lorsque les gardes-chasse nous donnent un animal qu’ils ont abattu, nous pouvons retracer l’heure et le lieu de l’abattage. S’il est frais, nous pouvons garder la viande, le crâne et les os, aussi bien que la peau, ce qui était le cas de ces deux ours.
La première chose que nous faisons lorsqu’un animal ou une peau arrive, c’est d’offrir du tabac et une prière pour remercier l’animal qui a donné sa vie pour nous. Puis, commence le dépouillement. Supervisés par les aidants de Waseskun, les plus expérimentés partagent et transmettent leur savoir-faire aux autres pour que ceux qui sont intéressés à apprendre et s’impliquer puissent le faire. Même les nouveaux arrivants ont la chance de faire ces apprentissages pratiques. Des coupes sont faites sur toute la longueur de l’animal et le long des membres supérieurs, puis la peau est retirée de la chair. Une fois la peau enlevée, la viande est dépecée en quartiers prêts pour la consommation. Encore une fois, le savoir-faire est transmis d’un plus expérimenté à un débutant. Le dépouillement et le dépeçage combinés prennent environ trois à quatre heures.
Certains organes internes sont prélevés pour servir de nourriture, comme le cœur et le foie, alors que les reins, la vésicule biliaire et le gras sont utilisés dans un but médicinal. Une fois la viande prélevée, tous les os sont déposés dans un puit conçu à cet effet pour que la nature et les insectes les nettoient. Aucun gaspillage! Quand la nature a fait son œuvre, plusieurs os, les dents et les griffes sont récupérés pour en faire des outils, de l’artisanat, des bijoux, des pipes traditionnelles ou d’autres objets pour les cérémonies. Un crâne d’ours exposé bien en vue a fière allure et est utilisé dans plusieurs cérémonies.
Puis vient le temps de travailler la peau. Premièrement, on doit décider de ce que l’on veut faire de cette peau, et selon la réponse, choisir la méthode appropriée de conservation. L’étape suivante comprend toujours l’écharnage de la peau, pour la débarrasser de tout résidu de viande, de gras ou de membrane encore attaché après. Ensuite, on travaille la peau, on la gratte et l’étire pendant qu’elle sèche. Cela prend plusieurs jours. Une fois terminé, les fourrures et les peaux peuvent être utilisées pour faire des manteaux, des bottes, des mocassins, des mitaines, des chapeaux, des couvertures, etc.
En utilisant le plus possible toutes les parties de l’animal, nous lui démontrons tout le respect et la reconnaissance que nous lui portons. Car le sacrifice de sa vie est aussi précieux et sacré que l’a été sa vie, et par le fait même, la nôtre
Chaque individu a sa propre médecine. La mienne est le travail des peaux et des os. Ce n’est pas juste une tâche à accomplir, mais bel et bien une thérapie. J’exécute cette tâche d’une manière holistique. Lorsque je commence à travailler sur une peau ou un os, je demande au créateur, au grand esprit et à l’esprit de l’animal de guider mes mains lors de l’exécution de mon travail. Pour que s’effectue la connexion entre cet esprit et moi, je dois commencer par laisser sortir toute émotion négative, ma colère, ma rage, mes chagrins, et je sais qu’il prendra avec lui toutes ces émotions et les remplacera par son amour. Cela est d’autant plus important si l’animal est un ours, car c’est mon animal totem. Je porte en moi l’esprit et la médecine de l’ours. Chaque fois que je termine mon travail, je me sens beaucoup plus paisible et serein. Si l’esprit de l’animal voit que vous vous donnez à lui, il se donnera à vous et guidera vos actions que ce soit pour le dépouiller, le désosser, le tanner, et même le faire cuire.
Parlons un peu de cuisson! Beaucoup de personnes vous diront que la viande d’ours est dure, coriace, pas très bonne au goût. Eh bien j’ai eu le privilège et la chance d’en faire cuire pour les résidents et les employés de Waseskun et fus émerveillé de voir à quel point la viande était tendre et délicieuse. La recette secrète : le respect, beaucoup d’amour, une double dose de patience, ajouter des carottes, du céleri, des oignons, et un tout petit peu d’eau, laisser mijoter entre 6 et 8 heures et Bingo !!!
Le 5 août, nous avons reçu un ours, et le même jour, deux nouveaux résidents se joignaient à nous. Quoi de mieux pour renouer avec notre culture que de dépouiller un ours à son premier jour! Selon leur dire, ils ont été heureux et très reconnaissants d’avoir vécu cette magnifique expérience.
Ce programme de Waseskun ne sert pas seulement à apporter de nouvelles compétences ou comme thérapie, il gratifie les résidents et les rend fiers de leurs connaissances et accomplissements, en plus de renforcer leur sentiment d’appartenance et leur identité.
COURAGE
par : David A.
Bonjour, mon nom est Dave. Je viens de l’Ouest, je suis un Cri des Plaines. Je suis un nouveau résident au Centre de guérison Waseskun. J’ai choisi de m’impliquer ici pour plusieurs raisons, alors oui, j’ai beaucoup de travail à faire… Toutefois, comme c’est ma première fois dans un centre de guérison, je ne savais pas trop à quoi m’attendre ou comment se passeraient mes apprentissages ou ma guérison.
Un jour, un Aidant m’a approché pour me demander si j’étais intéressé à travailler sur un ours noir qui venait d’être abattu. J’étais excité, car je n’avais jamais nettoyé ou travaillé sur un ours de toute ma vie. J’ai grandi en chassant le chevreuil et l’orignal avec mon grandpère. À ce que je sache, nous n’avons jamais chassé ou mangé de l’ours. Je ne sais pas trop pourquoi…
J’avais vraiment hâte de voir cet ours et de travailler dessus avec les autres résidents et les Aidants. J’avais déjà des connaissances sur le nettoyage et la préparation des animaux que j’ai chassés dans le passé, mais c’était la première fois que je travaillais sur un ours. Alors que je retirais la peau de l’ours, j’ai commencé à lui parler dans ma tête et dans mon cœur, priant silencieusement et remerciant l’esprit de l’ours pour cette chance de travailler sur lui comme il faut. Les Aînés m’ont enseigné que Grand-père Ours est un puissant maître. Sa médecine est le courage.
Tout en travaillant, je continuais de prier en silence, avec un profond sentiment de respect et de reconnaissance envers l’Ours, mon proche parent spirituel. Par la prière, je me suis retrouvé en connexion profonde avec cet ours. Quelque chose dans mon esprit sentait que je devais dire ce que je devais dire… au moment où je priais, je me sentais plus fort et plus clair. Et alors que nous avions tous terminé de retirer la peau et la viande, nous avons conservé tous les os et le crâne pour les utiliser comme il se doit, à des fins spirituelles.
L’Aidant nous avait demandé de gratter, nettoyer et traiter la peau plus tard, soit le jour suivant. Alors nous l’avons fait, et j’ai continué de prier en silence dans mon cœur, et de parler à l’Ours, mon proche parent. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à penser au passé et à me demander si c’était comme ça quand mes ancêtres travaillaient sur un ours. Priaient-ils en silence? Se sentaient-ils comme je me sens? Ces pensées me rendaient heureux. Et dans mon cœur, je savais que j’avais répété une action du passé, comme un rappel que j’aurai toujours une grande connexion avec mes ancêtres à travers mon proche parent l’Ours.
Être ouvert au véritable changement intérieur, faire face à tous mes problèmes personnels et les surmonter, c’est pour ça que je suis venu ici. J’ai senti que c’était ce dont j’avais besoin pour commencer mon chemin de guérison à Waseskun, un rappel de vraie vie saine pour trouver le courage en moi de regarder profondément dans mon passé et de parler de toutes ces souffrances de mon enfance et de mes traumatismes enfouis. Je sais que c’est le temps de laisser derrière tous ces moments douloureux auxquels je me suis accroché, que j’ai fui et dont je me suis caché. Ma croyance dans la culture et les enseignements est liée à comment je vis ma vie et comment je peux avoir une relation saine avec moi-même et les autres. Je comprends que tant que je reste ouvert au véritable changement, les enseignements vont se présenter d’une bonne façon. Même si le nettoyage de l’ours est fini, je prie encore et parle à l’esprit de l’Ours pour lui demander d’avoir le courage de me faire face et de voir qui je suis vraiment.
Je suis reconnaissant à l’esprit de l’Ours parce que c’est réconfortant de savoir que ce proche parent est toujours avec moi en esprit, alors que je poursuis mon chemin de guérison. J’ai hâte à notre prochaine cérémonie de la tente de sudation. Je vais pouvoir faire une offrande à l’esprit du Grand-père Ours et prier. Ses enseignements nous apprennent beaucoup et nous font grandir. J’espère que je serai toujours en connexion avec lui. Et je dis merci pour sa médecine de vrai courage. J’ai hâte à demain parce que je sais que je vais apprendre quelque chose en rapport avec ma guérison intérieure.
Jusqu’à maintenant, mon expérience ici a été vraiment bonne. Exactement ce dont j’avais vraiment besoin, du vrai courage pour faire du vrai travail… Merci de faire attention à nous Grand-père Ours, tu peux cheminer avec moi, dans mon cœur, n’importe quand.
TROIS JOURS EN CAMPING SUR LA TERRE
par : Raymond B.
J’étais heureux d’aller en camping sur la terre pour trois jours à la mi-août. Ce séjour endehors de Waseskun m’a donné du temps pour moi-même et pour être avec les autres résidents, Normand, Pierre et l’aidant Chad. Pour les préparatifs, nous avons tous travaillé ensemble pour réunir le matériel dont nous aurions besoin sur la terre.
Une fois sur la terre, nous avons tous monté nos tentes et nettoyé le terrain. J’ai été choisi pour faire la cuisine. Ça ne me dérangeait pas parce que tout le monde a bien apprécié les repas. Nous sommes restés assis à parler de choses qui nous faisaient sourire. Je m’endormais de bonne heure parce que je suis un lève-tôt. Les nuits étaient froides, mais rafraîchissantes.
Je suis à l’aise dans l’obscurité depuis ma dernière sortie en camping pendant le jeûne de l’année dernière. Seuls les animaux se déplaçaient autour. Je n’avais pas de mauvaises pensées, ni de sentiments négatifs et il n’y avait aucun esprit maléfique autour pour me faire peur. Je pouvais penser aux bonnes choses que je veux réaliser dans le futur. J’en envoyé mes meilleures pensées à mon amie de cœur, Lorraine, pour qu’elle se sente mieux, et j’ai demandé à ceux que j’ai blessés de me pardonner. J’ai pensé à ma mère et à mon père, je leur ai pardonné et leur ai demandé pardon pour ce que j’ai fait. J’ai remercié les esprits qui ont veillé sur moi et j’ai attendu avec impatience que le soleil se lève.
J’ai réveillé les autres un peu tôt le matin quand j’ai commencé à couper les arbres morts et ceux qui avaient été coupés il y a un certain temps. Après le déjeuner, nous avons tous pris une marche pour aller au lac. Chad nous a transmis ses connaissances, il a répondu à toutes nos questions au sujet des plantes et des traces d’animaux. Notre aventure était plaisante, mais au courant de la journée, il a commencé à faire un peu chaud. Alors nous nous reposions de temps en temps, pour ensuite poursuivre notre chemin vers le camp. J’étais content de revenir sur la terre.
C’était beaucoup de travail d’être sur la terre, mais ça nous permet de prendre une pause de la routine quotidienne. Les journées sont différentes, il n’y a pas activités prévues à suivre et tout le monde est prêt à faire ce qu’on lui demande.
J’ai vraiment apprécié ces moments à l’extérieur, mais c’était bon de revenir pour prendre une bonne douche et dormir dans un lit confortable.
MES IMPRESSIONS DU CAMPING
par : Pierre R.
C’est la première fois que j’allais camper sous une tente dans les bois, et j’ai 67 ans. J’ai adoré cette expérience. Le soir c’était pour moi merveilleux. On s’asseyait, mes frères et moi, et nous contemplions les étoiles et la pleine lune. Il y avait des étoiles filantes le première soir.
Avec un bon feu, on se couchant quand on le voulait, et on se levait aussi quand nous voulons. Mais moi je suis une lève tôt, donc à 5 heures j’étais début. On a très bien manger aussi. Nous avons pris des bonnes marches et nous avons joué un peu au badminton et au frisbee.
J’ai très bien aimé cette expérience et je ne dis pas non à un prochain camping. Je voudrais remercier Chad, l’aidant, d’avait apporter ce projet à Stan, le directeur de Waseskun. J’en remercie aussi Stan d’avoir accepté ce projet de plein air.
LES SORTIES SUR LA TERRE
par : Dominique B.
Les sorties sur la terre m’ont permis de reprendre contact avec la nature, quelque chose que j’avais perdu depuis longtemps. J’ai pu mettre en pratique quelques techniques de survie que j’ai appris pendant ma sejour à Waseskun. Ces petites escapades en nature m’ont aidé à plus gérer mon anxiété et être bien dans le silence et le calme. Ils sont aussi importants pour changer d’air de temps en temps. Nous avons fait beaucoup d’activités pendant nos sorties, incluant : la pêche, natation, du bateau, et camping. Ce fut très plaisant!
MA PREMIÈRE BAIGNADE AU LAC DEPUIS 40 ANS
par : Pierre R.
Je ne m’étais pas baigné depuis au moins 40 ans, et j’ai eu l’opportunité de le faire à la fin de juillet au lac à St. Béatrix sur la terre de Waseskun. J’ai laissé mes deux autres ‘frères’ plonger, soit Normand et Terry, et je me suis dit pourquoi pas; alors, j’ai plongé. Je me suis ramassé au fond et j’ai avalé beaucoup d’eau, mais ça ne fait rien parce que j’ai quand même eu de plaisir. J’ai passé une belle journée.
PROJET D’ÉTÉ D’UN RÉSIDENT – TRAVAIL DU BOIS
par : Terry S.
Mon nom est Terry. Je suis résident au Centre de Guérison Waseskun depuis 7 mois. Durant mon séjour, j’ai travaillé sur des projets comme construire des boîtes à herbes médicinales et des meubles que les résidents peuvent utiliser pour les programmes à l’extérieur.
Pour me servir des résidus de scierie, j’ai commencé par construire des tables avec ce bois. Ces tables seraient apportées sur la terre et utilisées par les résidents durant leurs sorties.
Personnellement, je trouve les travaux et projets manuels avec le bois bénéfique pour mon chemin de guérison. Pour les chaises (Adirondak), j’ai utilisé les retailles des coupes de bois de la réparation de la clôture. En utilisant ces morceaux de bois, cela diminue le gaspillage et offre aux autres résidents, des pièces à récupérer pour la fabrication de pipes, ou autres petits articles fabriqués à la main.
C’est important de ne pas gaspiller ce que Mère Nature nous fournit. Ces projets permettent aussi aux résidents de guérir et d’aller de l’avant dans leur guérison.
LE JARDIN DE WASESKUN
par : Richard P.
Kwé Kwé
Mon nom est Richard P. Je suis à Waseskun depuis maintenant un an. Au mois d’avril 2019, nous avons commencé à planter des graines de plusieurs légumes, fleurs et tabac, avec l’aide et les enseignements de l’un de nos aidants, Chad Diabo. Comme nous n’avons pas de serre, nous avons fait pousser le tout dans un bâtiment sur notre site.
Nous avons planté plusieurs sortes de légumes, tel que des radis, concombres, courges, piments jalapeno, salade, épinard, persil, fèves, échalotes, tomates, tomates cerise, basilic et tournesols. Plusieurs disaient que la terre n’était pas riche, mais comme vous pouvez le voir sur les photos, le tout pousse très bien. Je dois dire que le jardin, c’est beaucoup de boulot à entretenir. Je commence le matin pour finir vers 16 h et j’arrose au coucher du soleil.
Ce jardin m’apporte beaucoup de bienfait et là, je ne parle pas juste des légumes. Quand je suis au jardin, je peux relaxer, penser plus à mes choses personnelles, à mon futur. Aussi, quand j’ai quelque chose qui me stresse ou me met en colère, je vais dans le jardin, je marche entre les plantes et je redeviens calme. Je leur dis merci de prendre soin de moi et c’est leur manière de me remercier de bien m’occuper de lui (le jardin). Je dois dire un grand merci aux membres du personnel du centre d’avoir accepté mon nom afin que je puisse m’occuper du jardin. Merci aussi à mon aidant Chad qui m’a apporté une table à piquenique, des nutriments, du répulsif contre les animaux, etc… À chaque fois qu’un membre du personnel ou un résident me dit que mon jardin est beau, ça me rend heureux. C’est la première fois que je m’occupe d’un jardin de légumes et je veux dire un grand merci à Mère Terre pour le beau soleil, la pluie et les bons légumes qu’elle me donne.et je suis content à toutes les fois qu’un membre du staff ou quand un résident me dit que mon jardin est beau, c’est mon premier jardin de légumes que je m’occupe de ma vie et un grand merci à la mère terre pour le beau soleil, la pluie et les bons légumes qu’ils me donnent.
ENTREVUE AVEC UN RÉSIDENT
(Normand L.)

Ça va faire deux ans que je suis à Waseskun. J’ai passé presque 25 ans dans le système. J’ai dû faire plusieurs établissements, toujours en suivant ma culture autochtone. J’ai fait en sorte de pouvoir suivre ma culture parce que je sentais que j’allais trouver le pourquoi du geste fatal que j’ai commis et qui a coûté la vie à quelqu’un. J’ai été au médium parce que l’évaluation de mon passé a démontré que je n’étais pas violent. J’ai commencé à Drummondville, je ne savais pas trop où j’allais. En arrivant à La Macaza, j’étais près de chez moi, je savais que j’aurais le support de ma famille. J’ai vu qu’il y avait une fraternité autochtone et me suis dit: vas-y! tu vas trouver ce que tu cherches!
J’ai voulu découvrir le pourquoi de mon crime, tous les sévices que j’ai vécu dans ma jeunesse, les abus sexuels. Ma mère et son père sont Mohawks. Mon père est irlandais. J’étais le premier de la famille. Mon grand-père maternel n’aimait pas mon père et j’ai subi toutes les répercussions du racisme de mon grand-père. Mais ça ne fait rien, j’ai quand même voulu aller voir, sans arrière-pensées, sans rancœur envers mes racines.
J’ai souvent été rejeté. Je suis le premier de la famille. J’ai eu un frère qui est devenu handicapé et ils ont dû lui offrir plus de soins à lui qu’à moi. J’ai pu le comprendre longtemps après, mais un petit garçon de 5 ans ne comprend pas. Je me suis retrouvé tout seul à chercher de l’attention auprès de n’importe qui, n’importe quand. Je suis tombé dans la drogue assez rapidement et dans l’alcool aussi. Mon père est alcoolique, mon grand-père aussi. À l’école, j’étais intimidé, j’étais la risée de mon école, et le seul moyen d’avoir de l’attention, c’était de faire rire mes petits camarades d’école. C’est tout ce que je pouvais faire. Je me suis renfermé sur moi-même, déjà, à mon tout jeune âge. Le seul moyen c’était de me battre pour essayer d’exprimer mes émotions.
Il y avait 2 gars qui m’intimidaient et me battaient tout le temps. À un moment donné, je me suis défendu. Le lendemain, ils m’ont poursuivi, m’ont attaché à un poteau de téléphone et m’ont accoté la face dans des toiles d’araignées. C’est là que ça déclenché ma phobie des araignées. J’avais 9-10 ans. Je n’étais pas capable d’en parler, parce qu’on m’avait toujours dit « fait un homme de toi! », « bats-toi! ». Si j’avais dit que j’avais braillé pour ça, j’aurais mangé une volée. J’ai grandi avec la peur des répercussions, la peur de m’exprimer. Tu mangeais une volée parce que tu regardais ton père de travers. Mon père a été élevé comme ça et il a fait du mieux qu’il pouvait. Aujourd’hui, je comprends, mais pas dans ce tempslà, et j’ai développé une crainte de tout et tout le monde. D’année en année, j’ai essayé de travailler ça. La façon des blancs ne fonctionnait jamais, j’avais l’impression qu’ils voulaient juste entendre ce qu’ils voulaient et non comment je me sentais vraiment et pourquoi. Ce n’était pas assez profond pour moi. J’ai eu autre chose qui s’est passé dans ma jeunesse. Mon grand-père a essayé de me noyer, il m’a battu. Je ne pouvais plus avoir confiance.
J’ai vieilli, j’ai eu deux belles grandes filles qui m’ont donné de beaux petits-enfants. J’essaie d’être le grand-père que je n’ai jamais eu. J’ai tellement de plaisir quand je les vois! C’est un peu plus dur avec mes filles, j’ai toujours l’impression qu’elles m’en veulent, je comprends, mais je n’aimerais pas qu’elles fassent comme moi et se referment sur elles-mêmes sans exprimer leurs blessures. J’essaie toujours de leur faire sortir le morceau, mais peut-être qu’elles devront faire comme moi, suivre des programmes pour ne pas garder de rancune. Comme avec mon grand-père, ce n’est pas une rancune envers l’être humain, c’est un cri d’aide que je n’ai pas été capable d’exprimer. Je n’ai pas trouvé la bonne personne pour m’aider, et malheureusement, quelqu’un en est décédé. Au fil des années, j’ai essayé de comprendre pourquoi. Je ne suis pas quelqu’un de violent ou agressif, peut-être un peu prompt, un peu insécure, mais ça se travaille.
En venant à Waseskun, j’ai dû réapprendre à me connaître, à gérer mes émotions de la bonne manière, parce que je m’y étais mal pris depuis mon enfance, à gérer mes pensées par mes émotions. Avec les programmes de Waseskun, j’ai commencé à comprendre qu’en gérant mes émotions avec mes pensées, ça va beaucoup mieux, je vois plus les conséquences de mes gestes et les analyse mieux. Il y a beaucoup de choses que j’ai compris avec les programmes. Au lieu de dire c’est la faute d’un tel et de m’apitoyer sur mon sort, j’ai lâché prise de mes traumatismes. J’ai encore des émotions quand je raconte des événements de ma vie, mon grand-père, les abus sexuels par mes oncles, l’arachnophobie, mais ça vient moins me chercher qu’avant. J’ai été une victime, mais c’est fini, on passe à autre chose, j’ai une belle vie devant moi, un beau chemin de guérison.
À Waseskun, j’ai l’impression que j’ai vraiment ce que je cherche et je ne veux plus repartir pour ma semiliberté. Les gens me connaissent bien ici. Si je suis un peu trop prompt, on peut travailler pour adoucir mon insécurité. Les gens sont plus réceptifs à mes besoins ici. J’avais peur d’aller en moi. Je me suis rendu compte, en allant gratter, que j’avais bien trop peur pour rien. Le système carcéral et Waseskun m’ont redonné une façon de vivre, mais j’avais peur de l’extérieur. J’ai mon petit confort, mes visites, je n’ai pas besoin de sortir… Mais je m’aperçois qu’il me manque quelque chose. Il faut que je retourne en société pour pratiquer tout ce que j’ai appris. C’est ça que je fais présentement, je suis en semi-liberté à Waseskun. J’essaie d’amener mes acquis, mes expériences, mes sept enseignements, à un nouveau niveau de défit, un peu plus corsé, pour continuer à suivre ma spiritualité, mon chemin de guérison.
J’en comprends un bout sur mon histoire, mais je suis encore en processus de guérison. Quand j’ai commis le geste fatal, j’avais perdu le contrôle, j’avais vraiment besoin d’aide. Je n’ai pas trouvé LA clé, mais j’ai fait du chemin et j’ai des moyens pour m’aider maintenant.
Prière d’un Bodhisattva pour l’humanité
« Que je sois un gardien pour ceux qui ont besoin de protection
Un guide pour ceux qui cheminent
Un bateau, un radeau, un pont pour ceux qui souhaite traverser le torrent
Que je sois la lampe dans l’obscurité
Un endroit de repos pour ceux qui sont fatigués
Un remède pour tous les malades
Un vase d’abondance, un arbre à miracles
Et pour la multitude sans limite des êtres vivants
Que j’apporte la subsistance et l’éveil
Inaltérables comme le ciel et la terre
Jusqu’à ce que tous les êtres soient libérés de leur peine
Et que tous soient éveillés. »
RENCONTRE AVEC LES COMMUNAUTÉS
Le 1er mai, dans le cadre de l’initiative de Reconstruire le Cercle, Waseskun accueille des représentants des communautés d’Akwesasne et Tyendinaga, de même que du Centre de Justice des Premières Nations de Montréal le 1er mai. La journée de discussion fut axée sur la réintégration des hommes libérés de prison et des centres de guérison, dans les communautés et milieux urbains. Lors de la première partie de la journée, chaque groupe partagèrent les défis auxquels ils ont fait face ainsi que les différentes initiatives qu’ils ont essayées. En après-midi, les façons dont Waseskun peut utiliser son expertise afin d’aider les communautés et organismes communautaires à faciliter la réussite de la réintégration furent explorées.
Il fût clair, à travers les discussions, que la guérison et une réintégration réussie ne peuvent être accomplies en isolation. Elles requièrent les efforts concertés de la famille, la communauté et les organismes de support. La conversation fut centrée sur l’importance de la famille, la valeur de la guérison et les Cercles de partage à l’intérieur des communautés, la puissance des cérémonies et l’accès aux Ainés, et l’effet concret de pouvoir reconnecter avec la terre et l’artisanat traditionnel. Dans chacun de ces domaines, Waseskun offre un support à travers le programme de Thérapie Familiale, la formation des Travailleurs(ses) de Première Ligne, les enseignements des Aînés et cérémonies et, les ateliers d’artisanat traditionnel. Les résidents de Waseskun ont l’avantage additionnel du programme intensif de guérison ‘Sur la Terre’
La visite a aussi inclus une visite du centre et des ateliers. Waseskun a offert un festin communautaire. Celui-ci donna aux résidents l’opportunité de discuter avec les visiteurs et de partager leurs chemins de guérison.
LE SOLSTICE D’ÉTÉ
Waseskun a célébré le changement de saison le 19 juin. Le nombre d’invités, moindre que lors des précédentes célébrations du solstice, a permis un évènement concentré sur la communauté et les résidents.
Les résidents, Aidants et employés ont accueilli la journée avec une cérémonie du lever du soleil. Même si notre Aîné, Dennis Nicholas, ne pouvait y participer, il a fait parvenir ses bons vœux à toute la communauté avec un message spécial pour certains résidents. Malgré son absence, l’influence de Dennis était ressentie par chacun.
Après la cérémonie, les résidents et employés se sont rassemblés dans la salle à manger pour un copieux déjeuner préparé par notre cuisinière, Lucie, et son équipe de vaillants résidents.
L’évènement principal de la matinée était un cercle de tambour dirigé par l’Aidant Normand Guilbeault. Les résidents Darwyn, Normand, Kenneth, Ryan, David et Adrien ont chanté différentes chansons et Normand, l’Aidant, a expliqué le sens et l’importance de chacune.
À midi, Il y a eu un autre festin que les résidents, les employés et les invités de Service correctionnel Canada (SCS) et de Makivik ont pu apprécier
Dans l’après-midi, après le départ des invités, l’Aidant Bryan Deer a officié une puissante cérémonie de la tente de sudation pour les résidents. Toute la communauté était présente pour soutenir les hommes qui entraient dans la tente. Les Gardiens du feu, Adrien et Raymond ont fait un excellent travail en préparant les Grands-pères.
L’événement de cette année était particulièrement significatif, car il marquait la venue d’un nouveau résident à Waseskun. Il est arrivé avec son Ainé et son Agent de Liaison Autochtone juste à temps pour le festin du midi. Puis, il a rejoint les autres résidents dans la tente de sudation avant de commencer les deux jours de préparation initiant son chemin de guérison à Waseskun.
VISITE D’UNE SÉNATRICE
par : Brian Sarwer-Foner
Le 11 juillet 2019, Waseskun a eu l’honneur de recevoir la visite d’une Sénatrice canadienne, Yvonne Boyer, sa fille (une jeune avocate) et deux de son personnel de soutien parlementaire. Sénatrice Boyer et son équipe sont venus rencontrer les membres du personnel ainsi que les résidents. À leur arrivée, ils firent la visite de notre centre et trouvèrent le tout très intéressant.
Les membres du personnel ont eu une rencontre très fructueuse avec elles et discutèrent d’affaires courantes du Waseskun et, de notre vision pour des projets futurs et notre expansion incluant le développement d’un centre de ressources d’éducationnelles sur notre site. Les résidents ont honoré les visiteurs avec des chants au tambour et par la suite ont procédé au partage de leurs expériences et points de vue avec eux dans un Cercle de Partage. Ils ont aussi offert des sacs de médecines en guise de cadeau.
En conclusion, ce fut une visite fantastique qui était prédominée par des communications ouvertes et franches sur les déficiences et besoins et, la volonté et souhait de soulever ces préoccupations afin qu’elles soient adressées auprès des autorités gouvernementales.
VISITE DE L’ÉQUIPE JOYCEVILLE À WASESKUN
par : Brian Sarwer-Foner
Du 11 au 12 septembre, Waseskun a reçu un groupe de 7 visiteurs de l’Institution Joyceville, incluant un Gestionnaire, Évaluation et Interventions (GEI), un Agent de Développement Auprès de la Collectivité Autochtone (ADACA), deux Agents de Liaison Autochtone (ALAs) et trois Agents de Libération Conditionnelle (ALCs). Ce fût une rencontre très fructueuse.
L’équipe de Joyceville est arrivée à temps pour dîner à Waseskun, à la suite de quoi nous nous sommes rendus directement à la Terre de Waseskun à SteBéatrix, où quelques résidents venaient de rentrer du camping, pour avoir une vue de première main des installations. L’Aîné de Waseskun, Dennis, et l’Aidant Chad, ont donné des enseignements et expliqué le fonctionnement du programme de la Terre de Waseskun. De retour à Waseskun, un échange très intéressant et instructif a eu lieu entre les visiteurs de Joyceville et certains membres du personnel de Waseskun.
À la fin de l’après-midi, les visiteurs de Joyceville sont allés souper à Saint-Gabriel de Brandon, accompagnés de Dennis et Brian, Agent de liaison, en route pour le 2e centre de Waseskun, Mshkiki, qui est utilisé pour des événements spéciaux, des ateliers et le programme de thérapie familiale Reconstruire le Cercle. Un important travail d’équipe, une séance de remueméninges et une socialisation agréable ont eu lieu à Mshkiki. Dennis a effectué une cérémonie du calumet avec le groupe, ce qui était très émouvant
Après avoir dormi et pris le petit-déjeuner à Mshkiki, le groupe est retourné à Waseskun où les visiteurs ont eu une visite complète du site, suivie d’un cercle de partage avec les résidents. Ce fut un échange ouvert et nourrissant et tous les participants ont ressenti l’énergie positive. Le cercle a pris fin lorsque le résident Joseph J. a offert des chants de tambours à l’équipe de Joyceville, les honorant et leur souhaitant un bon voyage. Après avoir partagé un dîner copieux, puis avoir fait nos adieux, les visiteurs sont repartis pour leur retour en Ontario.
GUEST ELDER PROGRAM * PROGRAMME DES AINÉS INVITÉS
Solomon Wawatie est un Anishinabe (Algonquin) de Lac Barrière dans la Réserve faunique de La Verendrye. Il a grandi sur les terres et a appris de sa mère et sa grand-mère au village traditionnel de Kokomville. Solomon s’est impliqué dans la pratique traditionnelle et spirituelle toute sa vie.
Solomon a été Aîné institutionnel pour le SCC pendant plusieurs années; maintenant, il est régulièrement invité comme Aîné à Waseskun pour partager ses enseignements dans les programmes et pour organiser des cérémonies de sudation. Son but est d’aider les gens à reconnecter l’esprit avec le corps à travers ces méthodes d’enseignement.
Solomon explique que lorsque les gens se rassemblent autour du Feu Sacré, les Ancêtres écoutent, et lorsque l’on tiens la plume de l’aigle pendant la cérémonie, celle-ci devient un microphone vers le monde spirituel.
Roger Echaquan est un Aîné Atikamekw de Manawan. Il a reçu des enseignements depuis l’âge de 5 ans et jusqu’à aujourd’hui. Il a été victime des pensionnats. Il travaille avec des enseignements spéciaux qu’il appelle les Enseignement des Étoiles qui permettent aux gens de voir comment est l’Esprit. Ces enseignements aident aussi à voir le mandat que les Esprits des Étoiles veulent pour eux. Ils nous permettent de rêver et de voir les problématiques que nous avons et, apprendre ce qui doit être fait face à ces problèmes.
Roger est une personne qui voit des choses que les autres personnes ne voient pas. Il peut voir pour les autres si les gens lui permettent. Les Enseignements des Étoiles sont similaires à sa façon de faire dans la Tente de Sudation. Le but est de reconnaître véritablement son propre Esprit et de savoir quoi faire en lien avec notre Esprit.
L’Esprit est là pour nous, mais il y est pour le moment présent. Si dans le présent nous avons un problème, l’Esprit nous aide à surmonter ce problème afin que nous puissions le mettre de côté. Mais parfois, nous n’y arrivons pas, alors Roger aide les gens à communier avec l’Esprit du moment présent de façon à réussir la démarche et arriver à un état de complétude.
Ernie Herodier, un Aîné Cri de Chisasibi, est venu à Waseskun à la demande d’un de nos résidents qui vient de la même communauté. Tandis que la visite était axée sur ce résident, la communauté entière a bénéficié des enseignements d’Ernie et de la tente de sudation qu’il a animée. ‘La première fois que j’ai entendu parler de Waseskun dans les années 90’, dit-il, ‘j’ai toujours voulu y venir’
Après 25 ans en tant que musicien professionnel travaillant dans des bars à travers le Canada, Ernie a changé sa vie lorsqu’il a débuté un programme de rétablissement Indigène. Plus tard, il reçut des enseignements de David Blacksmith de la Première Nation Cross Lake. David a dit à Ernie qu’il aiderait plusieurs personnes un jour, mais Ernie ne le cru pas à ce moment-là. Aujourd’hui, Ernie fournit de l’encadrement et anime une variété de cérémonies. À chaque année, il est un perceur dans des cérémonies de la Danse du Soleil. Pour Ernie, la plus grande récompense pour son travail est de voir les changements positifs dans la vie d’un individu.on and support of Ernie’s visit.
Waseskun aimerait remercier le Gouvernement et Département de la Justice et Services correctionnels de la Nation Cri pour sa collaboration et son soutien de la visite d’Ernie.
ATELIER DE FABRICATION DE MOCASSINS
Angela Moar et George Loon Durant les trois premiers jours d’octobre, les résidents de Waseskun furent privilégiés d’assister à un atelier de confection de mocassins donné par Angela Moar et George Loon de Mistissini. Angela et George apportèrent le matériel et les patrons nécessaires et les guidèrent à travers le processus. Pour plusieurs d’entre eux, c’était la première fois qu’ils participaient à un tel projet. Cette activité fut bien reçue par les résidents et tous ont hâte qu’Angela et George reviennent. Nous tenons à offrir nos plus sincères remerciements au Département de la Justice et des Services Correctionnels du Gouvernement de la Nation Cri d’avoir rendu possible cet atelier.
CENTRE SAMUEL POUR LES LIENS SOCIAUX
Au cours de l’été, les résidents de Waseskun ont pu partager leurs expériences et exprimer leurs pensées sur le sujet de la Justice Réparatrice pour la Jeunesse Indigène avec une recherchiste du Centre Samuel pour les Liens Sociaux. Shaita Asmi (à gauche, avec sa superviseure en recherche Celine Thomas), ont préparé le rapport en collaboration avec le Centre Samuel et le Human Rights Watch. Les résidents qui ont participé ont fourni des réflexions utiles et ont beaucoup apprécié de pouvoir partager leurs perspectives sur ce sujet important. Le rapport final est disponible en ligne à :
PLUMER LE CANARD
Le 21 septembre, les agents de protection de la faune du Ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs du Québec ont apporté plus de 20 canards qu’ils avaient confisqués de braconniers. Un groupe de résidents s’est occupé de plumer les canards afin de les apprêter et les nettoyer, et les rendre prêts à cuire, pour un festin futur
POW WOW À KANESATAKE
Le 1er septembre, un groupe de 5 résidents et 2 membres du personnel de Waseskun s’est rendu dans la communauté Kanien’kehá:ka (Mohawk) de Kanesatake afin de prendre part au Pow Wow annuel. Les résidents ont eu beaucoup de plaisir à observer les danseurs, écouter la musique, parcourir les kiosques, goûter la nourriture et consommer des breuvages rafraîchissants. Tout le monde a eu une superbe journée!
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Le Cercle de Waseskun
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